Érosion côtière

Les changements climatiques ont des impacts majeurs sur le territoire et sur les activités des communautés des Premières Nations au Québec. En milieu côtier, l’érosion des berges du Saint-Laurent menace des habitats fauniques et floristiques, des sites de rassemblements et d’activités ainsi que des infrastructures publiques et privées. Plusieurs processus, à la fois naturels et humains, sont en cause dans l’érosion des berges et leurs effets tendent à augmenter avec les changements climatiques. L’augmentation générale des températures entraîne entre autres une diminution du couvert de glace à l’hiver, une hausse générale du niveau de la mer ainsi qu’une augmentation de la fréquence des tempêtes. Tous ces événements, couplés à la pression anthropique exercée sur les milieux comme la destruction de la végétation, la présence des VTT et l’artificialisation des rives, entraînent un recul de plus en plus important des côtes du Saint-Laurent.

L’IDDPNQL a ainsi entrepris, en 2018, un projet de restauration et de protection des habitats côtiers de la communauté d’Ekuanitshit. Le projet, intitulé « Préserver les habitats littoraux du Nitassinan » découle du plan d’adaptation aux changements climatiques réalisés par la communauté en 2016. Ce document, basé sur la participation de nombreux membres et employés de la communauté, propose plusieurs mesures d’adaptation à concrétiser pour limiter les impacts de l’érosion côtière. Parmi les mesures d’adaptation qui peuvent se concrétiser à court terme, on note la réhabilitation de sites naturels en milieu côtier et la tenue d’activités de sensibilisation quant aux bonnes pratiques à adopter en zone littorale. Cependant, la communauté juge qu’elle ne détient pas toute l’information et l’expertise nécessaire pour mettre en œuvre ces deux mesures et c’est pourquoi l’IDDPNQL les accompagne dans ce projet, en partenariat avec le Comité Zip et le laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières de l’Université du Québec à Rimouski.

Le projet sera réalisé en deux phases ;

Phase 1 : Choix du site à restaurer en priorité par les Ekuanitshinnuat

  • Identifier les zones d’érosion côtière sur le Nitassinan grâce aux données mises à jours par le Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières de l’Université du Québec à Rimouski.
  • Mettre à contribution les connaissances des Ekuanitshinnuat afin de choisir les sites prioritaires à restaurer par l’entremise d’ateliers publics et par cartographie participative

Phase 2 : Caractérisation et restauration du site choisi

  • Procéder à la caractérisation et à la restauration du site choisi par les Ekuanitshinnuat par végétalisation des berges avec des végétaux utiles pour le groupe Innu-Natukuna et les membres de la communauté.
  • Campagne de sensibilisation sur les changements climatiques et l’érosion côtière avec les jeunes de la maison des jeunes et de l’école d’Ekuanitshit.
  • Partager et renforcer les connaissances des Ekuanitshinnuat face à la problématique de l’érosion côtière et aux bonnes pratiques à respecter en milieu côtier.

L’objectif ultime de ce projet est d’outiller les intervenants clés de la communauté innue d’Ekuanitshit afin que ces derniers puissent mettre en branle des projets de restauration d’habitats côtiers avec les organismes locaux et ainsi que cette communauté serve d’exemple aux autres communautés aux prises avec des problèmes d’érosion.

Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Programme Interactions communautaires, lié au Plan d’action Sain-Laurent 2011-2026, et mis en œuvre par les gouvernements du Canada et du Québec.