Les 18 et 19 novembre derniers, nous avons réuni des expert.es de six communautés pour deux journées d’échanges et d’apprentissages autour de la géomatique appliquée aux enjeux territoriaux et environnementaux. L’objectif ? Renforcer les capacités, partager des expériences et co-construire des solutions adaptées aux réalités des Premières Nations.
Un programme structuré autour du cycle de vie des données géospatiales
L’atelier s’est articulé autour de trois blocs thématiques couvrant la gestion, l’acquisition et la valorisation des données géospatiales. Nous avons exploré la gouvernance et la souveraineté des données, découvert de nouvelles méthodes pour collecter des informations de manière plus efficace, et discuté des meilleures stratégies pour diffuser et intégrer ces données dans des outils décisionnels.
Trois discussions collaboratives ont enrichi le programme :
- Consultations et études d’impact : harmoniser les pratiques et rédiger des recommandations pour l’échange de données géospatiales
- Gouvernance des données : créer un cadre pour la protection des savoirs et la souveraineté numérique
- Bonnes pratiques de gestion : structurer les projets et faciliter le partage grâce aux plateformes cartographiques
Des défis partagés qui appellent des solutions concertées
Les discussions ont révélé que les communautés font face à des enjeux similaires. Les données géographiques reçues lors des consultations sont souvent incomplètes, comportent des erreurs et manquent de structure. Cette situation crée un fardeau supplémentaire : valider l’information, la mettre en contexte et resymboliser les données afin de produire des cartes fiables et compréhensibles demande du temps et des ressources.
Le partage des données sensibles — tant avec les gouvernements et promoteurs qu’en interne entre les équipes — représente également un défi majeur. Les participant.es ont exprimé le besoin de centraliser les données, de moderniser les systèmes obsolètes et de renforcer la sécurité informatique. L’importance de disposer de ressources humaines et financières supplémentaires, ainsi que d’automatiser certaines tâches récurrentes, a également été soulignée.
Des outils concrets pour soutenir les communautés
Nous avons présenté plusieurs solutions innovantes, notamment :
- Un modèle avancé de formulaire Survey123 pour la collecte de données lors d’inventaires floristiques
- Des cartes accessibles au grand public comme plateforme de sensibilisation et de réappropriation
- Une méthode d’entrevue basée sur la cartographie participative interactive, facilitant la collecte numérique structurée
Une conférence spécialisée a complété ces présentations en expliquant comment bien comprendre et intégrer les données climatiques dans les analyses spatiales de risque, avec comme cas concret la vulnérabilité d’un territoire à la sécheresse, afin d’appuyer la planification et la résilience territoriale.
L’intégration des technologies au service de l’autodétermination
Cet atelier a confirmé que l’intégration des solutions technologiques n’est pas un luxe, mais une nécessité pour les Premières Nations. Face aux ressources limitées, ces approches permettent de gagner du temps, d’améliorer la préparation et d’optimiser les processus décisionnels. L’automatisation des tâches répétitives, l’utilisation de modèles prédéfinis et le recours à des outils collaboratifs offrent des réponses concrètes aux défis quotidiens.
Au-delà de l’efficacité, déployer ces technologies rend les données accessibles et compréhensibles pour tous les niveaux. Elles deviennent un levier pour affirmer l’autodétermination des Premières Nations, tout en valorisant les savoirs dans les processus de planification et d’action.
Une Communauté de pratique en pleine croissance
La Communauté de pratique en géomatique continue de grandir. Forte des besoins identifiés lors de cet atelier, elle pourra concentrer ses efforts futurs sur le développement de gabarits, la mise en place de standards et la création de solutions adaptées. Cette communauté représente un espace d’entraide et d’innovation collective, où chaque échange contribue à renforcer la capacité des Premières Nations à surveiller leurs territoires selon leurs propres priorités.
Nous remercions chaleureusement toutes les participantes et tous les participants pour leur engagement et leurs contributions. Ce rassemblement nous permet d’en apprendre davantage et de mieux orienter les services que notre équipe peut offrir. Ensemble, nous posons les bases d’une géomatique inclusive et adaptée aux réalités des Premières Nations.